Thérapie familiale et thérapie de couple

Il s'agit là de thérapie systémique.

L'approche systémique se distingue par sa manière de considérer la personne comme faisant partie de différents systèmes (familial, professionnel, social, etc.). Elle est donc influencée à la fois par ses intentions, celles des autres, et celles du système.

L'anthropologue Grégory Bateson est un des initiateurs de cette approche.

«Bateson ne s’est pas demandé pourquoi cette personne-ci se comporte de manière folle. Il s’est demandé dans quel système humain, dans quel contexte humain, ce comportement peut faire du sens. » (Elkaïm, 1995)

D'autres, comme Don Jackson, Jay Haley et John Weakland ou Virginia Satir lui ont emboité le pas qui ont fait partie de l'équipe du MRI, le Mental Research Institute, plus connu sous le nom d'Ecole de Palo Alto en Californie, centre de recherche sur la communication et les manières de l'utiliser dans des formes de thérapie nouvelles.

Ce courant de pensée a fait largement évoluer la thérapie. D'une lecture linéaire où les symptômes étaient liés à un traumatisme ou à un conflit venant du passé du patient et relégué dans l’inconscient ou à un désordre organique, vers une vision plus circulaire du problème, incluant l'influence de la communication et du comportement de chacun sur chaque membre du système (1).

A la suite de ces idées nouvelles, plusieurs cliniciens ont commencé à explorer les liens entre la maladie mentale d’un individu et le système relationnel de sa famille. Ils ont observé que la maladie d’un individu pouvait servir à protéger la santé mentale des autres membres de la famille, et que par un système de vases communicants, la diminution des symptômes chez un membre de la famille pouvait être suivie par l'apparition de symptômes chez un autre de ses membres.

Les séances réunissent évidemment plusieurs personnes. Au cours de ces entretiens, le thérapeute va tenter de « démonter » le système pathologique et d'identifier la manière la plus simple de le faire changer.

Il peut éventuellement repérer chez l'un des membres du couple ou de la famille un problème personnel qui peut nécessiter un traitement individuel en hypnose ou EMDR.

Dans tous les cas, il s'agit toujours de thérapies brèves.

(1)
Lynn Hoffman, dans son livre « Foundations of family therapy », nous donne un bel exemple de la notion de circularité.  Elle compare ce qui se produit si l’on frappe une roche ou si l’on frappe... un chien.  La roche s’éloignera d’une distance proportionnelle au coup reçu de façon relativement prévisible.  Si l’on frappe un chien, il aura une réaction qui sera fonction de sa relation avec celui qui le frappe et du sens qu’il donnera à ce geste.  Sa réaction sera différente selon qu’il voit la situation comme un jeu ou comme une agression.  Il pourra fuir, mordre celui qui l’a frappé, aboyer...  Sa réaction apportera une nouvelle information au sujet de la relation.  Cela aura, à son tour, une conséquence sur le comportement ultérieur de l’homme.  Mordu sérieusement par exemple, il y pensera à deux fois avant de frapper un chien.